vendredi 12 février 2010

YOUNG AT HEART/FORGIVEN (2000)


YOUNG AT HEART / FORGIVEN

2000 - Leo Cd LR 293/294
Duo recordings from live gigs in the Fall of 1999, Zurich, Switzerland and Nantes, France.
Solo performances at Psychad studios, Greensboro, North Carolina, winter 1999 ; except Fayettenam and preceding imitations, recorded live in NY city in 1992. Happy New Year, recorded New Year’s Day, 2000.

Young at Heart :
John Wayne (speaking to the ROTC in the ‘60s, and he sounds drunk !) / Young at Heart (Carolyn Leigh/Johnny Richards) / I’ve Got Someone to Kill (Johnny Paycheck/Aubrey Mayhew) / I Dreamt I Killed Billy Taylor (EC) / Julie London (out-take from recording session) / The First Cous-Cous Royale (PL) / Paris is a Lonely Town (E.Y. Hartburg/Harold Arlen) / The Second Cous-Cous Royale (PL) / Me and Paul (Willie Nelson) / Bing Crosby (out-take from recording session) / Waltz for Debby (Bill Evans) / John Wayne Imitation by Dr Chadbourne, based on dialogue from the film « Red River » / Happy New Year (EC) / The Sky Got Flatter (EC) / Orson Welles (out-take from commercial recording) / Improvements (EC) / Everybody’s Been Burned (David Crosby) / Skylark (Johnny Mercer/Hoagy Carmichael) / John Wayne (also from drunken ROTC speech).

FORGIVEN :
Bluegrass Rosti (EC/PL) / How Insensitive (A. Carlos Jobim/Vincius De Moraes/Norman Gimbel) / Jack Palance (out-take from recording session) / A day in the Life of a Fool (Luiz Bonfa/Carl Sigman) / Marlon Brando (complaining about Burt Reynolds, recorded in a dressing room) / Forgiven (EC) / 10 Most Wanted List (EC) / John Wayne (imitated by Dr Chadbourne, based on dialogue from the film « True Grit ») / Today’s Gun Permit (EC) / Barbara Bush, Dorothy Helms, Sir Cedric Hardwicke (all imitated by Dr Chadbourne, Hardwicke material based on an episode of The Twilight Zone) / Fayettenam (EC) / One for my Baby (Johnny Mercer/Harold Arlen) / Slicing the Late Night Salami (PL) / Imagination (Johnny Burke/Jimmy Van Heusen) / I let my Mind Wander (Willie Nelson).

EC : acoustic and electric guitars, banjo, voice
PL : selected drums and cymbals, Stradivarius singing saw

Il faut des producteurs passionnés et courageux comme Leo Feigin pour oser présenter un catalogue aussi intransigeant artistiquement que déraisonnable aux vues des règles du marché. Ce label îlot de résistance multiplie les références en dehors de toute logique commerciale et se montre fidèle envers ses artistes fétiches. Chadbourne peut y proposer certains de ses projets les moins accessibles (plusieurs opus « Insect & Western » et beaucoup d’improvisations) vraisemblablement refusés ailleurs.
Après beaucoup de musiques ardues à forte dominante instrumentale naît l’envie d’un retour aux chansons, largement présentes dans ce copieux double album ainsi sous titré : « An amazing collection of original songs and cover versions as only Dr. Eugene Chadbourne can do it, played solo and with the duo Me and Paul”. L’ensemble est séparé en deux volumes – Young at Heart et Forgiven - organisés selon le schéma rodé du duo, alternant chansons et instrumentaux suivant le fil conducteur de l’improvisation, déroulé presque avec nonchalance, tendu sans céder aux facilités du paroxisme et de l’éclatement (EC : « I play songs in an improvised manner, but always keeping the form in mind »). Une sérénité qui fait le charme de musiciens revenus des extrêmes, goûtant la douceur parfois désuète ou nostalgique des standards en laissant libre cour aux digressions de leur jazzitude savante et moderne, fraîchement inspirée comme dans les autres albums de Me and Paul. S’ajoute à cela une belle brochette de titres en solo comprenant certaines de ses meilleures interprétations («Happy New Year », « The Sky Got Flatter », « Fayettenam », bourré de chausse-trappes, «Todays Guns Permits», exemplaire de son déconcertant style brouillon alambiqué) emportant sans conteste l’adhésion sous réserve de ne pas être allergique à sa voix, le moins que l’on puisse dire «approximative», mais capable d’efforts appliqués (« One for my Baby » ), de riches nuances (« The Sky Got Flatter ») voire de réelle émotion (« Waltz for Debby » de Bill Evans).
Autre particularité essentielle du disque : l’insertion en interludes d’out-takes montrant sous un autre jour des célébrités qui pètent les plombs : Orson Welles et Bing Crosby excédés, John Wayne bourré et Julie London vulgaire … Effet hilarant garanti ; on aimerait en entendre plus !
Un poil indigeste et souffrant parfois de longueurs et passages à vide (ironique « How Insensitive» ?), d’un mix bâclé (sauf les titres en solos), d’une pochette à faire peur (mais que l’on est en droit de trouver superbe !) avec leur air ahuri de bouchers psychopathes, cet album n’est sûrement pas un de ses meilleurs comme le pense Eugene, mais offre assez d’attrait et d’excitation pour capter l’attention d’une audience bien au delà du cercle des fans.
EG

Aucun commentaire: