lundi 13 février 2012

BARILLA BOX (circa 1998)

BARILLA BOXcirca 1998

EC : guitars, banjo, balloons, voice

Un nouvel exemple de recyclage pop-art à base de cassettes de récupération emballées dans un paquet de macaronis contenant extrait de manuscrit personnel, page déchirée dans un ouvrage scientifique consacré au système nerveux, photo ratée et morceau de programme de radio tchèque ! Notre chef toqué préféré a organisé une drôle de soirée bouffe pour une petite audience (sans doute un concert en appartement). Au menu du soir : pâté de campagne folk, émincé de ballon de baudruche sur lit de gloubi-boulga bruitiste, marinade de poulet aux épices (selon la recette d'Hasil Adkins), soupe amère enrichie au tofu (« appartment n° 9 »), critique aldente (« ruins of our own »), dessert groovy (« Lady Day and John Coltrane ») après quelques plâtrées de pâtes à la sauce western accompagnées de gratins de banjo au fromage et petit cake aux insectes. Soit un dîner presque parfait...
EG

THE PIONEERS (1977)


THE PIONEERSHouse of Chadula - 1977

EC : guitar
Philip Johnston : soprano sax
Steves Moses : drums

Keep it yourself (EC) / The Immortal Dr. Cheeb (EC) / Theres' No Place Like Home (EC) / The Clam (EC) / One Room Too Far Way (EC) / Johnny Come Lately (B. Strayhorn) / Bodimino (EC) / The Immortal Dr. Cheeb (EC)

Seul enregistrement d'une formation ne s'étant produite sur scène que deux fois après quelques heures de répétitions. L'expérience est certes éphémère mais marquante dans l'aile improvisation de la House of Chadula et son cabinet de curiosités ouvert aux sciences modernes. Deux méthodes opposées sont à l'œuvre : l'élaboration de schémas minutieux fruits d'observations microphoniques (comme un avant goût de certaines pièces Insect & Western) sur des thèmes en phrases serrées, souvent portées à l'unisson mais subtilement décalées, sous l'influence du moine Thelonious (Philip Johnston étant d'évidence fidèle à Lacy). La préférence va pourtant à la méthode expérimentale, jouant sur l'excitation du système nerveux et les projections libres en séance d'action paintings révélant d'incroyables figures fascinantes de complexité.
EG



ODD TIMES, with WARREN SMITH (2011)


Plus de 30 ans après leur première rencontre, dans un studio new-yorkais, le docteur et le légendaire percussionniste Warren Smith se retrouvent et gravent cette intense session composée de chansons, d'impros et de délicieuses pièces pour insectes telles qu'il en infeste l'oeuvre termitière de Chadbourne. Warren Smith, qui a joué avec des personnalités aussi diverses que Aretha Franklin, Harry Partch ou Van Morrison, en a vu d'autres, et c'est avec une aisance de funambule qu'il survole les classiques The people with too much (critique du consumérisme), New new new war war war (protest pacifiste), Water song ou Put me back in the river (méditations folk), ou encore Choppin' down weeds (manifeste-anti-guerre-contre-la-drogue), facettes de la boule du songwriter Chadbourne. Sur les insecteries, Mourning of the praying mantis ou Xubitunt, il déploie un arsenal de lueurs au marimba et au xylophone, tapissant les fourrés de lucioles, tandis que le docteur crépite de toutes ses mandibules. Sur Odd time for two, les deux hommes se perdent dans la ruche et butinent comme des abeilles décapitées.
ALG        

dimanche 12 février 2012

THE CHADDOM BLECHBOURNE EXPERIENCE, avec KEVIN BLECHDOM (2008)


Kevin Blechdom est une artiste inclassable, défrichant des corridors inédits entre banjo et musique électronique. C'est donc tout naturellement qu'elle finit par tomber sur le docteur Chadbourne, prodigieuse taupe, à un coude de son effroyable système de galeries. Ce disque documente le petit bout de chemin qu'ils firent ensemble au coeur de la Grande Pelote, limant, sciant de leurs banjos respectifs toutes sortes de vieilles rengaines, Dance Chicken, Corina, Dance All Night with a Bottle in your hand, Froggie Went a Courtin, Alabama Jubilee, The Johnson boys, ou les Dueling banjos de Deliverance. Sur Kiss off vibrations, ils chantent en même temps Good Vibrations et Kiss Off des Violent femmes, ce qui n'est pas raisonnable. Anticipant le futur So Lucky de Noël Akchoté, les deux excavateurs reprennent avec ferveur Can't get you out of my head de Kylie Minogue, couplé au Danger de Mystikal (Chadbourne excelle dans la reprise de rap au banjo, voir Lost ones de Lauryn Hill ou le One more road to cross de DMX). Deux reprises de Syd Barrett, Chapter 24 et Astronomy Domine complètent la tracklist de ce concert capté au 24 ème Festival international de musique actuelle de Victoriaville le 21 mai 2007. 
ALG 

G.O.I.N (2006)

G.O.I.N (Get out of Iraq now!) documente les aventures du bon docteur en compagnie de Victor De Lorenzo et Brian Ritchie, respectivement batteur et bassiste des Violents femmes, et de Brian Jackson, flûtiste et pianiste, et collaborateur de Gil Scott-Heron. A noter aussi la participation de Molly Chadbourne sur The old piano. GOIN est donc un groupe à part entière. Les titres ont été essentiellement enregistrés en Hollande, lors d'une tournée de printemps, et dans un festival de jazz dans le Wisconsin. Au programme: deux titres de Gil Scott-Heron, un medley autour de The creator has a master plan  de Pharoah sanders, quelques titres du docteur (The old piano, donc, Rebuild New Orleans in Iraq, et Joanne), The Viet cong de Gary Bartz, et l'extraordinaire "reprise" de Albert Ayler, Changes has come, où la flûte, associée au chatoiement des cymbales, des cordes, et du piano, plonge l'auditeur dans la méditation, et nous laisse croire, l'espace d'un moment que, oui, peut-être, le créateur existe et a un "masterplan". Même si cette espérance est régulièrement anéantie. "Get out of Iraq now", donc.
ALG