dimanche 11 novembre 2012

LONGVIEW ( 2012 )

Le Docteur poursuit sa série d'albums folks mutants. Le fantôme de Nick Drake revient en version fluorescente, lardé de guirlandes d'électrons, de reflets de dobro, de lambeaux de guitare et même de synthé cheap joué par Chad lui-même, parfois accompagné de présences amies, Gary Cherwonka à la pedal steel, Thomas Heberer à la trompette, et le fidèle Scott Henderson au synthé et à la clarinette alto. Enregistré à Sooke, non loin de Vancouver, dans un vrai studio, la collection estivale 2012 est plus dépouillée que le foisonnant Stop snoring, et alterne reprises de Gordon Lightfoot, Merle Haggard, Fred Rose, et une grosse poignée de chansons du doc Chad, dont le déjà familier Put me back in the river, et quelques pépites: le lancinant et obsédant Black Mire, le superbe Peaceful moment, rehaussé des boiseries d'Henderson (le deuxième disque dans son ensemble est profondément méditatif et contemplatif, et Chadbourne joue de sa harpe de nerfs comme d'une cithare), et une étonnante reprise du Enlightenment de Sun Ra, où se télescope une armada de petits vaisseaux spatiaux cheap pilotés par des crétaures en virgule, sur fond de lent épluchage jazz de l'étoile de la Mort. Prophétique: sur la couv, une sculpture/installation/hommage à Obama où l'on peut voir une marionnette de Mitt Romney le pantalon sur les chevilles.
ALG    





dimanche 4 novembre 2012

LSDC&W - THE HISTORY OF THE CHADBOURNES IN AMERICA - 1979



1987 - Fundamental, Save 19/20 (K7/2LP/2CD) House of Chadula #1980B

The Beatles Medley : Day Tripper (Lennon, McCartney) / I've Just Seen A Face (Lennon, McCartney) / Birthday (Lennon, McCartney) / Don't Pass Me By (Ringo Starr) / Octopus Garden (Ringo Starr) / Taxman (Harrison) / Startin' Over (Lennon) / In A Sentimental Mood (Pt.1) (The Duke) / In A Sentimental Mood (Pt.2) (The Duke) Winchester, VA / Tennesee Flattop Box (Johnny Cash) / Dr. EC's Ordeal In Nashville / Burma Shave (Roger Miller) / Dixie Fried (Carl Perkins) / Wine Me Up (Faron Young) / Roger Miller Medley : This Town/Kansas City Star/My Uncle Used to Love Me But She Died / House Burning Down (Jimi Hendrix) / Third Stone >From The Sun (Jimi Hendrix) / Funny How Time Slips Away (Willie Nelson) / Ghosts (Albert Ayler) / 7 and 7 is (Arthur Lee) / Burl Ives Medley / Wild Horses (Jagger-Richards) / W Va Spec (Zorn Tribute) / Nobody Loves Me But My Mother (B.B. King) / No Reason To Quit (Merle Haggard). Bonus : Take this Job and Shove It / Crazy / Oh, You Beautiful Doll / Somethin' Else / Down at the corner at a bar named Kelly's / Hurry Home Darlin' / Happy Birthday / Nobody Lonesome For Me / Ton Cat's Kitten / Eating out of your hand / Move it on over / Moanin' the Blues / Pitter Patter Panther / In the Night / Gotta Get Drunk

EC : guitars, vocals (all)
Doug Baker : acoustic guitar
Jenny Chadbourne : percussion, toy machine guns
Tom Cora : cello, cello-resonated objects
David Doyle : classical guitar
Gilfred Lee Frey : acoustic piano
Doug Henderson : slide guitar
Rudy Hinnant : lousy guitar
Toshinori Kondo : trumpet, euphonium, garbage
Kramer : cheap organ, tapes, PacMan
David Licht : percussion
Loretta Lynn : uninvited vocals
Scott Manring : lap steel
M.E. Miller : drums
Brad Newell : mandolin
David Nikias : percussion, toy machine guns, speciman (sic) jars & feedback
Murray Reams : percussion, cover charge
Tom Shephard : homemade electric bass
Jeff Weichinger : electric bass
John Zorn : alto, soprano, clarinet, game calls.

Les élans euphoriques de “There'll Be no Tears Tonight” étant décidément trop fun et les réactions enthousiastes, il fallait bien poursuivre l'expérience et continuer à partager sa vision idiosyncratique et foutraque de la country music. Une idée géniale puisque Chadbourne peut maintenant concilier l'influence de la musique improvisée européenne principalement développée jusqu'alors avec ses racines ricaines les plus profondes, mais aussi les plus tordues (Hasil Adkins, The Legendary Stardust Cowboy et Tiny Tim ne sont pas loins...). A partir du fond de sauce Licht, Kramer ou Tom Sheppard (fouinez du côté “My Fisrt LSDC&W Trip” et “Shockabilly Baby”) et avec l'aide de Zorn et Cora, Chadbourne rassemble assez de forces vives pour développer son entreprise de déconstruction, - un fantastique groupe de scène - et apporter une réponse personnelle à la question du grand Frank : “Does Humour belong to music ? ». Invitation au bordel de montage de prises live et studio (une manie toute zappaienne), déballées sans relâche, qui tournent en plein comics trip, avec des reprises poilantes de Duke Ellington (« In a sentimental mood » sous jungle speed), Roger Miller (« Burma Shave” et ses imitations de Yoda et Dark Vador !), Johnny Cash, Albert Ayler, Willie Nelson, et surtout un inoubliable Beatles medley d'anthologie secrète (après tout, les scarabées sont des insectes comme les autres). « Never a vacant moment » comme le dit Eugene... L'album, double, ne sortira finalement qu'après la période Shockabilly. L'édition House of Chadula chamboule la track-list et en rajoute une épaisse couche avec un cd bonus dont certains titres apparaissaient déjà sur des cassettes et CD-R (Venture Warmup, You Are in Bear Country, Wombat, Shockabilly Baby, Kitchen concert...)
EG