NIJMEGEN HASSEN HUNT
Nosehair #010 / Noiseville #51 (1995)
House Of Chadula # 1990D
Theme from Membrane (EC) / Peter Brotzmann Describes Seoul Nightlife To Jim Hi Kim And She Makes A Disgusted Face (EC/Jin Hi Kim) / Residue From Decision To Let An 18-Year Old Housesit While We Were In Europe (EC) / Bunyan (EC) / Chasin Captain Jack (EC) / Electric Rake Solo (EC) / Brixton Punks Vs. Hippies Incident (EC) / Invitation To a Jam Session (EC) / Family Visits (EC) / More Electric Rake (EC) / Eugene Stinks (EC) / Gospel Rake (EC) / Succesful Attempt to Terrify Neurotic Collie Featuring Eccentric Composer Who Later Joined Leather Club (EC) / Oil Of Hate (EC) / Nijmegen Hassen Hunt (EC/Bennink) / Excerpt From One and Only Tel-Aviv Bats Gig (EC/Denley/Moss) / I'll Sail My Ship Alone (Bernard/Burns/Mann/Thurston) / Groningen Bells/Truth is Marching In (Ayler) / The Porthole (EC).
EC : electric guitar, acoustic guitar, acoustic 12 string guitar, deering 5-string banjo, prepared piano, percussion, electric bass, electric rake, vocal, tapes, radio, communist harmonica, amplified ship porthole, rubber bands.
Jin Hi Kim : Komungo
Joee Conroy : mini-bass, fiddle
David Stilley : horn
Murray Reams : drum set
Opaz Elbatnrut : turkish bagpipes
Leslie Ross : bassoon
Bart : dialogue
Gilfred Lee Fray : piano, voice, miscellaneous instruments
John Pasquini : violin
Jeff Weichinger : electric bass
Rudy Hinnant : baritone saxophone
“Van Halen” : electric guitar and voice
Melody the Collie : barking, howling
Molly Chadbourne : vocal
Jonathan Segel : violin
Victor Krummenacher : bass
Marko Novachcoff : baritone saxophone
Tim Holmes : bass saxophone
Murray Reams : drums
Han Bennink : bugle, percussion, harmonica
Jim Denley : alto sax and “flax” (flute w/reed)
David Moss : toy drums, drums, electronics, voice, etc.
Après l’inépuisable Electric Rake Cake, Chadbourne pioche à nouveau dans ses archives et nous ressert une compilation dense et foutraque largement constituée d’inédits.
Rude entrée en matière avec « Theme From Membrane », extrait de la bande originale (non retenue) d’un film d’horreur, à mi chemin entre le rouleau compresseur bruitiste et brutal de The English Channel et les traînées exaltées de guitares frénétiques à la Guitar Freakout, en totale opposition avec la longue et calme improvisation, inspirée semble t-il d’un mouvement du sanjo coréen, en compagnie de la joueuse de komungo (cithare à frettes) Jim Hi Kim. Un autre témoignage de ce concert au festival Taklos de Zurich figure également dans le Komunguitar de Kim.
Laissant entendre la rythmique serrée et la couleur instrumentale immédiatement reconnaissables de la Chadbourne Baptist Church et son étonnante section de cuivre, « Bunyan » est la même version que celle de l’album à venir Chad-Born Again, augmentée ponctuellement des circonvolutions de la cornemuse écossaise d’un certain Opaz Elbatnrut (?). De même Chasin’ The Captain Jack est un fragment légèrement transformé de la suite transposant des chants et rythmes sioux, parue à l’origine sur cassette et remixée par la suite avec Communication is Overrated.
Rien de tel ensuite qu’un bon petit solo supersonique d’electric rake pour exciter les esprits comme dans « Brixton Punks Vs. Hippies Incident », dispute survenue en plein concert et bien sûr récupérée par Chadbourne qui se plait à exploiter dans ses enregistrements des fragments volés à la réalité (cf Jungle Cookie), à l’exemple du message de répondeur de «Residue From Decision… » ou du visiteur de « Invitation to a Jam Session ».
Inspiré d’un cauchemar chez ses beaux parents, le blues décharné à la Johnny Cash de «Family Visits» est un vrai petit chef d’œuvre désopilant ou le mix décalé entre banjo, guitare et voix exprime à merveille l’ennui et la déprime. Défoulement garanti alors avec les riffs déchirés et les saturations de «Eugene Stinks» (extrait de la cassette du même nom), parfait exemple de pure folie également à l’oeuvre dans «Gospel Rake», mêlant râteau électrique et bande radio à la manière d’un cartoon, ou «Oil Of Hate» (version du EP), chanson déjantée dominée par la voix délurée de Molly en cantatrice trash prépubère. Dément !
On retrouve ensuite à son meilleur niveau l’effervescent duo avec Han Bennink, expert en figures libres swinguantes, pour deux morceaux (captés lors de la tournée hollandaise de 1992, non documentée par ailleurs) qui rappellent certains moments de Tears. Egalement une version inédite à trois du Relative Band, avec Moss et Denley, dans un medley enchaînant selon les requêtes du public improvisation surexcitée et jeu imprévisible hors contrôle, sur «Ticket to Ride», «Walk across Texas» et «Summertime». Enfin deux reprises tendues et torturées d’Albert Ayler qui comptent parmi les meilleures enregistrées par Chadbourne, précédent la pièce de résistance finale « The Porthole », en forme de ligne rythmique assemblée de bric et de broc à partir de multiples frottements, crissements de feutre, jeu de ballons de baudruche ou d’élastiques…
Nijmegen Hassen Hunt regorge de moments forts et tient la dragée haute à ses disques les plus fous !
EG