samedi 13 février 2010

THE GERMAN HORSE (1978)

THE GERMAN HORSE
Ictus 505 - 1978

Out Off Concert (part one) / Out Off Concert (part two) / Let Me Take You Down / Gradients in Grado / Gradual Guitar / Out Off Concert (part three) / Take it / Moog-Ging

EC : dobro, 12 strings, cheap electric guitar borrowed from AC, hand held microphone, personal effects
AC : UFIP gongs and cymbals, drum, percussion, electronics

Andrea Centazzo relance l'activité de son label ICTUS après une parenthèse de 22 années (!) et semble vouloir rattraper le temps perdu en se lançant dans une frénésie de publications partagées entre rééditions et parution d'enregistrements inédits. Complémentaire de l'album sorti au même moment chez House of Chadula, The German Horse donne à entendre deux autres concerts du duo fin 1978 en Italie.
Il s'agit d'une période de transition pour Eugene qui progressivement insère dans ses constructions abstraites de guitare, des éléments étrangers sous forme de citations et gimmicks (comme des ready-made), empruntés à des sources a priori hors contextes mais constituant en fait un enrichissement de son matériau musical toujours façonné par l''improvisation, conçue non pas comme un genre mais comme un langage de tous les possibles qui ne veut s'interdire aucun moyen d'expression, n'importe quel style musical pouvant intervenir à n'importe quel moment voulu par le joueur. Une approche d'ouverture d'une part conditionnée par le travail mené avec Zorn et d'autre part influencée par les expérimentations radicales de The English Channel.
Pour l'heure ce goût du télescopage n'apparaît que furtivement dans la musique jouée avec Centazzo, étalée sur de longues plages au contenu sans cesse imprévisible mais constant dans son développement, procédant par une succession de touches agencées minutieusement qui finissent par composer une trame lâche mais cohérente. Déballant leurs idées sans céder aux facilités du free paroxystique, ils parviennent à créer de la tension un peu dans l'esprit du swing mental du Spontaneous Music Ensemble de John Stevens, mais de manière moins minimaliste. Eclatées en apparence mais cristallisées dans leur profusion de détails circonscrits, ces compositions instantanées, sans début ni réelle fin, se développent librement hors cadre comme pour saisir les changements logiques ou illogiques d'un paysage mental offert à l'auditeur.
EG

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