Classique Chadbournerie, Vermin of the blues est le fruit d'une collaboration avec Evan Johns et the H bombs (voir aussi Terror has some strange kinfolk, mais celui-ci est supérieur). Chadbourne livre ici un chef d'oeuvre très accessible, sans pour autant renier ses étranges marottes: les morceaux, toujours carrés et trempés dans l'eau du fleuve rock'n'roll, sont impeccables, énergiques, et Chadbourne caracole là-dessus avec un enthousiasme contagieux. Entrecoupés de lambeaux de radio (une émission où Eugene terrorise tout le monde en faisant une démonstration de rake, son rateau à feuilles mortes branché sur une pédale metal zone), ils sont de première qualité, du rock'n'roll We tried to make a record... au Bo Diddlesque Bo Diddley is a communist, de la complainte au banjo Breaking the law every day à la reprise (?) de Batman (ici rebaptisée Rakeman, énorme massacre sonique au rake, mais coulé dans le moule d'un rythme impeccable, le meilleur moyen peut-être de découvrir les vertus du rateau électrique quand on est un chouille allergique au déversement de plomb fondu). Chadbourne enchaîne les morceaux imparables, dont le fameux Johnny Cash in the Phillipines, détournement politique de Ring of fire, le Rebel rouser de Duane Eddy (sous LSD, avec injections de Tex Avery et carambolages de guitares à mile cordes), le Keep a knockin de Little Richard (version assez sage, si je puis m'exprimer ainsi, mais celle de Little Richard, quand on la réécoute objectivement, plaçait la barre psychiatrique assez haut déjà), le Psychotic reaction des Count Five (cette distorsion!) et s'achève dans le grand n'importe quoi d'un Rockabilly medley velu et rouflaquettu, mais aussi schizophrénu.
ALG
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