1975 - Parachute P-001
House of Chadula #1975A
Marcella Bienvenue / Twists / Preparation N° 3 / Amber/Misty, I know you’re misty ’cus you miss me when I’m gone / Love (to Vivian Jean) / Music for Anthony Braxton : introduction/We know folk Song/We Forget/Soap Opera / Strands n°2 / Love* / BBs jazz blues + soap* / Miss Ann*.
Marcella Bienvenue / Twists / Preparation N° 3 / Amber/Misty, I know you’re misty ’cus you miss me when I’m gone / Love (to Vivian Jean) / Music for Anthony Braxton : introduction/We know folk Song/We Forget/Soap Opera / Strands n°2 / Love* / BBs jazz blues + soap* / Miss Ann*.
Le premier disque d'Eugene, qui ouvre le catalogue de son premier label, Parachute (l'ancêtre anologique de House of Chadula): encore placé sous l'influence astrale de Derek Bailey, le disque, enregistré à Calgary durant l'exil canadien d'Eugene, est composé de solos pour guitare préparée (des pinces dans les cordes - l'ombre de John Cage est là, lui qui oubliait aussi son argenterie dans le ventre de ses pianos), frottée, percutée, explorée par des mains malades, qui vont mettre les doigts partout où il ne faudrait pas. Le principe est simple: que peut-on faire avec une guitare quand on a de l'imagination et des doigts aussi rapides que des insectes? Ici et là, des ébauches de montage audio ténus, des lambeaux de radio ou de bruits de rue, qui viennent accompagner par exemple BBs, Jazz, blues ans soup (où on décèle de loin, mais alors vraiment de loin, les premiers parfums de country). Autre divinité tutélaire: Anthony Braxton, à qui une longue suite est dédiée. Mention spéciale pour Love, jolie méditation, qui montre un jeune Chadbourne capable de délaisser la virtuosité pour s'abîmer dans le gouffre de la tendresse.
ALG
Autoproduit sur son propre label Parachute créé pour l’occasion et à défaut d’être édité par Manfred Eicher comme l’avait espéré Eugene, ce premier album est effectivement éloignée des productions ECM de l’époque. Exploration en solitaire des territoires encore peu connus de la guitare préparée (on pense quand même aux guitar solos de Fred Frith, enregistré un an plus tôt), cette ensemble de morceaux largement improvisés malmène les oreilles sensibles des amateurs de six cordes tranquille. En digne rejeton de la free music, influencé entre autres par Derek Bailey, Chadbourne s’affranchit des conventions et des styles traditionnels pour s’adonner à un exercice très libre de travail de la matière sonore sans autre artifice que son instrument «amélioré ». Révélant des capacités imaginatives exceptionnelles, il fait déjà preuve d’une étonnante maturité musicale à la mesure de sa technique et de sa maîtrise instrumentale impressionnante et précocement aboutie. Débutant en force par une sorte de beebop cubiste étrange (Marcella Bienvenue) il développe avec une apparente facilité un style extraverti et surprenant (Incroyable Misty) ou passe à un registre plus sobre, presque minimaliste, dans Love, jouant la respiration faite de silences et d’accords répétitifs. Music for Anthony B. est la pièce maîtresse du disque, sous forme de longue suite complexe en mouvements changeant qui évoque les constructions savantes des compositions de Braxton. La dernière réédition House Of Chadula comprend trois inédits (*) intéressants, notamment Love et BBs Jazz Blues + Soup, qui annonce les futurs travaux de bricolage sonore et de montage de bandes diverses. Dommage que la qualité sonore de l’enregistrement ne soit pas meilleure pour cet album qui, s’il n’est certes pas d’une approche facile, saura combler les amateurs de free music.
EG
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