Dans la série Horror (entendez par là le nom générique des disques "ambient" du docteur), le volume 12 est tout entier dédié à du collage d'extraits audio, tirés vraisemblablement de vieux vinyls et assemblés à la sauvage, voire à la hussarde: lambeaux de reggae, morceaux de tubes découpés en rondelles, relents de musique classique, peaux mortes de jingles, virgules de country, le tout est collé en stéréo et en multipistes (via le nouveau disque dur Tascam 24 pistes du studio Psychad), jaillissant à plusieurs voix entremêlées de l'une ou l'autre des baffles. Le choix des titres importe peu: la plupart des chansons ont été choisies pour leur côté légèrement grotesque, ou pour l'anecdote. Chadbourne prolonge ici les expériences sonores inavouables de Frankenstein on ice ou Horror part ten (sur lequel il mutilait déjà des vinyles): chacun des 12 volumes de la série Horror est censé constituer la BO imaginaire d'un film d'horreur. Nul ne sait ce qu'ilustrerait celui-ci, peut-être "massacre dans un magasin de disques", et nul ne sait pourquoi le Docteur a eu l'idée d'illustrer sa couverture par ce "I love Africa" pour le moins absurde (et ce coeur!). Je ne parle même pas de l'argument "officiel": "and it was all a way to get revenge on the ladyfriend of one A.W.A.E. member who scammed many in the community by pretending to have cancer." Quant à la liste de méthodes de guitare et celle des différents organes de la souris, qui agrémentent le verso du CD, ils achèvent de perdre l'auditeur, qui reste stupidement planté devant sa chaîne à compter les extraits sonores qui défilent et s'effacent, comme on pèle un oignon monstrueux.
ALG
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