jeudi 27 novembre 2008

STRINGS - 1993

STRINGS MY NEW LIFE #35
1993 - Intakt Cd 025
The Shreeve (EC) / Coltrane Medley (John Coltrane) / Adagio Blanco-Hassen (EC) / Inscription Atop Pula Coliseum (EC) / Screw KKK (EC) / Monk's Mood (T Monk) / Spider's House (EC) / Tenor Madness (Sonny Rollins) Upper Manhatten Medical Group (Billy Straynorn) / Daydream (Duke Ellington) / Primera causa della rupturo Centazzo (EC) / Stay on the Case (EC) / Goodbye Pork-Pie Hat (Charles Mingus) / Derelody (EC).
EC : guitars, dobro, banjo and noise


Issu des mêmes sessions d'enregistrement solo que Songs. Strings rend hommage aux grands maîtres du Jazz qui ont bercé sa jeunesse et transmis à Eugene le souffle de leur liberté : Ellington, Mingus, Monk, Rollins, Roland Kirk ; l'album étant dédié à Charles Tyler. Il abandonne ici le chant pour s'adonner pleinement à sa pratique instrumentale. Passant avec bonheur de la furie iconoclaste (Screw KKK ; The Shreeve, un de ses morceaux les plus fulgurants !) à la belle introspection d'un Monk's Mood ou de Daydream, il imagine les Byrds en ballade psychédélique beebop (Spiders House), Coltrane en départ Bluegrass ou Country ! (Coltrane Medley) ou rappelle l'époque Parachute avec Zorn ou Centazzo (Primera causa della rupturo Centazzo fait penser à la respiration si particulière des improvisations sur le fil de Pool, Hockey ou Archery) le tout dopée d'une virtuosité époustouflante. Une exploration musicale et un flux hérités du free jazz qui trouvent un équilibre entre rigueur et fantaisie, en puisant dans les formes ou les racines du folklore populaire, évoquant entre autres les démarches d'un Willem Breuker, d'un Albert Ayler ou de l'Art Ensemble of Chicago. Etonnante interprétation de Goodbye Pork Pie Hat (composition de Mingus à la mémoire de Lester Young) qu'il fait sienne tout en gardant la pudeur et la tendresse de la version originale. Dernier morceau dédié à Derek Bailey, sous forme de charmantes mélodies ponctuées de quelques frottements et dérapages bruitistes et aussi d'accords typiques du guitariste anglais. On notera par ailleurs le clin d'œil à Anthony Braxton par l'inclusion de schémas graphiques illustrant certaines « compositions ». Au final un album d'une richesse incroyable et bon candidat à l'île déserte. Emmanuel Girard










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