dimanche 19 octobre 2008

HORROR PART TEN: CONCERT BAND MASSACRE BY EVIL SPELL

"An evil Satanic ritual conducted by a cheerleader causes a concert band director to have new evil powers."
Eugene Chadbourne

La série Horror, qui doit compter une douzaine de titres, comprend des enregistrements lo-fi, dont le principe est d'évoquer des bande-sons imaginaires de films d'horreurs imaginaires. Cette fois, Eugene s'attaque à une pile de disques achetés dans une convention et enregistrés dans sa ville de Greensboro par le Grimley High School Concert band, un orchestre scolaire. Pas de banjo, pas de guitare cette fois, juste des tournedisques et des manipulations. Après avoir réfléchi plusieurs mois à la meilleure manière de combiner tout ça, après avoir imaginé un système de petits morceaux successifs, il choisit de ne développer qu'une seule longue plage ("no track divisions, no opportunities to escape"). Eugene Chadbourne raconte volontiers cette anecdote de sa jeunesse: un jour qu'il était en train d'écouter un disque de Beefheart, sa mère entre dans sa chambre et lui demande: "Mais pourquoi écoutes-tu plusieurs disques en même temps?". Cette fois-ci, il la prend au mot, et Horror part ten commence par une superposition de pièces orchestrales jouées en même temps: tout au long du disque, Eugene mutile ces symphonies scolaires, arrête les disques, les bloque, les superpose, les mélange, et l'on se perd bientôt dans ces polyphonies déréglées. Il avoue avoir été tenté de contacter des membres de cet orchestre, ou même son chef, Herbert Hazelman, mais, précise-t-il, la "peur" l'a emporté. La peur que tous ces musiciens attaquent son studio avec des torches et y mettent le feu. Faut-il voir dans ce disque une vengeance de la part du bon Docteur, qui précise avoir été exclu de le la Boulder High school après avoir perturbé le repas de Noël en lançant, sous l'effet d'une forte absorption de rhum, des dents de vampire sur les gens? Il souhaitait ainsi manifester son opposition à son professeur de musique, qui n'appréciait pas de le voir improviser au piano au lieu de travailler ses gammes.

Arnaud Le Gouëfflec

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