lundi 31 octobre 2011

THE HORROR BOX - 2011



Paru en 2011 sur l'infâme label Chadula, The Horror Box, ou Complete Horror, ou simplement The Box With No Name, reprend tous les enregistrements de la série Horror, soit un invraisemblable fourre-tout expérimental aussi varié que réjouissant, de l'ambient pur de Frankenstein on ice (volume 6 - où Chadbourne s'enregistre au quotidien, et juste après le gel, captant autour de sa maison des sons de glace qu'on brise ) aux improvisations du volume 11 (sans titre, ce qui est encore plus flippant) ou 9 (The Raven Hopping fiend, sombre session d'impro autour du Corbeau d'Edgar Allan Poe, avec Jimmy Carl Black en déclamateur), de "compositions" du doc Chad exécutée (c'est le cas de le dire) par des psychopathes aussi notoires que Ut Greet (Post day of the dead ritual, volume 7), à des réminiscences des solo acoustic guitar (Ce volume 5, The return of the evil club, est dédié à la guitare préparée, c'est à dire torturée et tourmentée), de montage de bandes (Le volume 8, Death by elevator, death by toothbrush and other teen hits, est consacré à un invraisemblable ajustement de sessions en lambeaux, au sein du ténébreux studio Psychad) aux collages secoués du volume 3 (The man with the X-Ray eyes, servi dans une chaussette elle aussi monstrueuse), du 10 (The Evil spell, tout entier consacré à une pile de disques d'orchestres scolaires achetés chez un soldeur, que Chadbourne colle, assemble, superpose et mutile atrocement) et du 12 (I love Africa, lui aussi dédié à la juxtaposition, cette fois de toutes sortes de musiques, chinées chez l'Emmaüs de Greensboro). Le pire est atteint sur le volume 4, The thing with two heads, où le docteur, pris d'un accès de rage, démonte sa table de mixage et la brise en morceaux, chroniquant le méfait sur le disque lui-même, et le prouvant s'il était besoin en collant sur la pochette un morceau de ladite table (véridique!). Partout, des hommages plus ou moins fumeux à des maîtres de l'horreur fleurissent, prétextes à toutes sortes d'expérimentations très éloignées de la musique de film (hommage à Roger Corman sur le volume 3, Ray Milland sur le 4, Lucio Fulci sur le 1, Ray Dennis Steckler sur le 9, Dario Argento sur le 12, dont il massacre le souvenir en compagnie du batteur Andrea Centazzo). Ici ou là, Chad s'attaque à des reprises, comme à son habitude, atteignant le paroxysme dans l'horreur en désossant, sur le volume 8, la Macarena. Bref, si on devait définir la série Horror, on serait bien en peine: fatras extrêmement disparate, déroutant, inclassable et hétérogène, c'est sans doute moins une "série" (comme celle des Insect and Western, très cohérente au contraire) qu'un déchaînement de pulsions variées, contradictoires, s'entrechoquant et se dévorant les uns les autres. Le principe même du Gore.
ALG               

Aucun commentaire: