
On entend le docteur parasiter son instrument avec tout ce qui lui tombe sous la main, appeaux, trucs coincés dans les cordes du dobro ou de la guitare, bajo sexto, charango, baclamel, cjumbus, percussions non identifiées, et même un koto jouet. Le disque est constitué de longs morceaux méditatifs, mais enregistrés "in a weird style", histoire de troubler le miroir spirituel avec des moyens bizarres, comme quand on met les doigts dans la fondue savoyarde et qu'on s'effiloche ensuite de fil en aiguille, jusqu'à tout tricoter autour de soi. Le banjo s'impose comme la couleur primaire de Treason, même si sur Song of good Health, Chadbourne le massacre à la guitare électrique. A noter, une version hyper réverbérée d'Adrift, dont une version plus accessible (et qui servait mieux le propos, sans doute) se trouve sur le disque du même nom, paru en 2009. A noter aussi: une réjouissante Bird song, sur laquelle Chadbourne joue à saint François d'Assise parlant aux oiseaux, mais un saint François d'Assise modifié parlant à des oiseaux préparés. Ici et là sur le disque, un certain Robert Harris fait des commentaires, racontant sa vie (il est visiblement assez âgé) d'une voix de vieille brioche craquante. Au final, pas une des productions majeures du Docteur, mais une disque qui vaut par sa réjouissante brochette de nouvelles chansons.
ALG
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