dimanche 19 octobre 2014

SESSION FANTOME - BREST, FRANCE, SEPTEMBRE 2014


avec JOHN TRAP, OLIVIER POLARD, MOLLY CHADBOURNE, MIKE et ARNAUD LE GOUEFFLEC

COUNTRY MUSIC IN THE WORLD OF ISLAM VOL. 35 & 36 (1991)

COUNTRY MUSIC IN THE WORLD OF ISLAM VOL. 35 & 36 (1991) Purple Haze / 1rst Year at Oxford / 2nd year at oxford / The Bird / Looser Dentist ? / Dang Me / The Last Word in Lonesome Me / A Picture of Me without You / Bitches Brew / 'Fer (Appalachian vision of Four) / Breakin The Law Every Day / « Metamor-Fozed » Thanks Bo Diddley. EC : mini guitar, 12 sring, banjo, voice, vacuum cleaner Mathew Lewis : percussion, saw Tony Bevan : tenor sax Pat Thomas : keyboards, cheap electronics Shoji Hano : drumset Dave Miller : flugelhorn En cette année 1991, Eugene sort une bonne vingtaine de cassettes rien que sous cette étiquette (suivi de près par la série « Chadbourne Baptist Church »... excusez du peu). N'y cherchez pas Jimmy Rodgers réincarné en Muslin ou Johnny Cash en live at Kaboul Prison, mais plutôt son goût pour la provocation, son sens critique contre l'impérialisme US et l’intolérance fanatique, ou tout simplement l'expression de sa géniale intuition pour les télescopages surprenants. La face 1 (#35, concert en quartet à Oxford) nage dans les eaux agitées de l'impro tapageuse, jusqu'aux profondeurs abyssales : celles ou l'on croise médusé la faune la plus étrange. Remontant sans paliers de décompression, Tony Bevan éructe comme un Photostomias, Mathew Lewis frétille à des rythmes affolants, tandis qu'Eugene, inflexible, déploie des solos d'écailles fluorescentes. La face 2 (#36, duo avec Haino et trio avec Miller) passe à l'état gazeux en atmosphère euphorisante, l'hystérie gagnant la salle (Dang Me, The Last Word in Lonesome Me, A Picture of Me without You). Bitches Brew est pressurisé en cocotte, Breakin the Law every Day atteint l'ébullition tandis que Bo Didley passe à l'alambic. En un mot : sublime.
EG

jeudi 27 février 2014

avec BRYAN AND THE HAGGARDS - MERLES JUST WANT TO HAVE FUN (2013)




Sous cette pochette somptueuse se cache un excellent album de free country improvisation. Merle and the Haggards est un super groupe, et le docteur s'ébat dans les alpages qu'ils découpent dans le rien avec la légèreté d'une biche se confondant avec les nuages. Les titres sont presque tous signés Merle Haggard (à l'exception d'un Bob Wills medley du meilleur goût) et sont interprétés avec ferveur, énergie, humour et une bonne dose de saxophones free, sur tapis de dobro/banjo/basse/batterie country rock, chantés par Bryan et Chadbourne. Mention spéciale pour le superbe Listening to the wind, qui arracherait des larmes à un castor empaillé. Une constante : les chansons quittent vite la piste pour aller rigoler dans des couloirs de bobsleigh free, où il n'y a ni couloir ni bobsleigh.
ALG 




ROLL OVER BERLUSCONI (2009)



Encore un volume des aventures italiennes du docteur Chadbourne, paru en vinyl sur le label Interbang records. Des chansons et encore des chansons, dont un certain nombre de Chadbourne lui-même, mais pas que, parfois captées live, parfois effeuillées piste à piste comme des marguerites lysergiques dans le champ incendié du studio Psychad. Le Birthday des Beatles repris en fanfare dès l'ouverture est le même que celui qui figure sur Why practice when you can eat, et l'on reconnaît la cuivrerie brindezingue de l'orchestre Arbe Garbe. The old piano est servi sous forme de petite méditation banjoïstique, comme le rural Election song. Roll over Bersluconi, capté live, est identique à celui qui figure sur Museo della musica, paru sur Chadula la même année, mais il fallait bien retourner la guitare dans la plaie : seul, Chad rend un hommage plein de chaleur à Chuck Berry, aplatit la tête du Cavaliere les dents sur le trottoir, et retourne la salle avec ses vingt mille doigts et un pur sens du rock'n'roll. I dreamt i was young again retourne braconner du côté d'un jazz mélancolique et méditatif. Mention spéciale pour Breaking the law everyday, où le banjo résonne finement, soutenu par des overdubs de basse et autres machins, réalisés par Chad dans le minestrone de son studio Psychad. Pour illustrer le parti-pris politique que certains auront su déceler dans le titre, le vinyl est marron, couleur qui, par analogie, résume de quelle substantifique moëlle la politique suivie par Silvio Bersluconi est selon Chadbourne, totalement gorgée.

ALG     






lundi 17 février 2014

WHY PRACTICE WHEN YOU CAN EAT - with ARBE GARBE (2013)




Collaboration entre Doc Chad et la super fanfare italienne Arbe Garbe, Why practice when you can eat reprend  en partie The great Prova, sorti deux ans auparavant, et le restructure et l'emballe à-la-Chadula. Tuba, trompette et accordéon contribuent à transformer les titres les plus rock en un folklore zappaïen chaleureux et uzjsmedomesque. Little tunnel est une éclatante démonstration de santé, de naïveté, de fraîcheur : vous pouvez même faire écouter ça à votre grand-mère, elle aimera (sauf si elle est vraiment restée bloquée à Lucienne Delyle et qu'elle considère les beatles comme des terroristes japanoise).  Roll over Bersluconi, capté ici en live, est une tuerie et repasse trois ou quatre couches de rouleau compresseur sur la carcasse du cavaliere. Elephantasy est une nouveauté, solide tranche de math rock au groove à trois pattes et deux prothèses, à l'étrangeté himalayesque. On retrouve aussi un titre de Roll over Berlusconi (le vinyle dont nous reparlerons bientôt), avec le Birthday des Beatles. Il y a décidément une forte connection entre le docteur et le Haut-Frioul, à croire que le Little tunnel dont il est ici question fore des Appalaches aux Alpes.
ALG




THE GREAT PROVA - with ARBE GARBE (2011)





The great Prova est la première salve discographique de la fructueuse collaboration entre le bon docteur et la fanfare du Haut-Frioul (Italie) Arbe Garbe. Capté en live (le son est excellent), le disque alterne best of des compositions du docteur (The old piano, Women against pornography, Ollie's Playhouse, why kids go to school, etc...) et morceaux originaux d'Arbe Garbe. Comme toujours, Chadbourne déboule d'où on l'attend le moins : ses chansons, pourtant déjà abondamment chroniquées via les mille et uns embranchements de sa labyrinthique discographie, joués et rejoués toutes ces années avec les tripes, les dents et le tranchant de l'ongle, des punks, des jazzmen ou des martiens, trouvent ici une nouvelle jeunesse et irradient d'une énergie festive, cuivrée, pétante de santé. Le public est nombreux, applaudisseur, et les arrangements luxuriants de la fanfare alliés aux punkeries du docteur évoquent l'univers spaghetti-de-l'est des films d'Emir Kusturica, la quincaillerie de De Kift, Uz Jsme Doma et même la Mano Negra, si. 
ALG 







vendredi 14 février 2014

BUGS - THE NEPTUNE'S PARLOUR SERIES VOLUME ONE (2013)


Voilà plus de vingt ans que le docteur Chadbourne explore le champ vierge des musiques pour insectes, bâtissant tel un Gaudi mêlé de Jean-Henri Fabre une cathédrale inédite dédiée au "Insect and Western", sorte de country à élytres et antennes. On croyait l'affaire empaquetée dans le généreux Insect and western box, coffret récapitulatif, qui laissait juste ce qu'il faut de trous pour que les bestioles puissent continuer à respirer. C'est sans doute par là qu'elles se seront échappées. Sans doute, en pleine nuit, le docteur a-t-il été réveillé par des crapotements, des picotements, des vrombissements, des pizzicati de fines mandibules. Depuis, avec une régularité d'entomologue, Chad l'infatigable chronique ces rebondissements, présentés à chaque fois sous forme de doubles CDRs somptueusement empackagés : le complexe Insect and Western updater en 2011 (enregistré en Tasmanie et emballé dans un paquet de café !) et, tout récemment, ce fourmillant Bugs. Que dire de plus ? On y retrouve les pièces favorites du docteur, un catalogue de choses volantes et rampantes, en vérité des cours de récréation pour musiciens free férus de frottage, de grattage, de crépitage, les partitions s'apparentant davantage à des notices ou à des règles du jeu. Ici, la fine équipe de laborantins s'amuse à "un deux trois soleil" sous l'égide, en guise de baguette, d'une chadbournesque tapette à mouches.
ALG




lundi 20 janvier 2014

SONNY AND BROWNIE FROM MARS (2013)



Le docteur poursuit sa série de disques du 1er Avril avec ce duo avec l'harmoniciste Steven De Bruyn, capté au Jet studio de Bruxelles par Rudy Coclet, l'ingé son de Arno (entre autres). Alternant compositions du docteur (Adrift, Old Piano, Peaceful moment...), de De Bruyn (Best kept secret, spider on my face) et deux classiques (Four strong winds de Ian Tyson et Who knows where the time goes de Sandy Denny de Fairport Convention), les deux farceurs parsèment leur promenade de petites virgules électroniques. Servies par un son chaud impeccable, que double un harmonica épais et moelleux, les chansons sont généreusement servies et il y a du rab au début, au milieu et surtout à la fin. Four string winds se termine en tornade et le morceau de Sandy Denny est couvert d'insectes : logiquement, les deux artisans le frottent et le poncent pour ensuite le badigeonner jusqu' à l'os.  
ALG    





lundi 6 janvier 2014

FREE MUSE SINPOSIUM - vol 1 &2 - Moers festival performance (1991)



FREE MUSE SINPOSIUM - vol 1 &2 - Moers festival performance (1991)

EC : guitar, voice
Jonathan Segel : mandolin, fiddle
Ashwin Batish : sitar
Don Preston : piano, synth
Leslie Ross : bassoon, musette
Brian Ritchie : bass, didgeridoo
Bob Wiseman : accordion
Jimmy Carl Black : drums, voice
Murray Reams : drums
Chris Turner : harmonica, etc
Tony Trischka : banjo

Pour la vingtième édition du festival de Moers en Allemagne, Chadbourne a carte blanche pour inviter les musiciens de son choix. Un all-star comprenant Jonathan Segel des Camper Van Beethoven (au même moment en tournée avec Eugene pour le “Golf War Tour”), Brian Ritchie des Violent Femmes, Chris Turner, Murray Reams et Bob Wiseman (fidèles de la Chadbourne Baptist Church, une formation très active à l'époque), Leslie Ross (libellule des projets Insect & Western et de Hellington Country) et le banjoïste Tony Trischka, tous étant des collaborateurs réguliers. Parmi les nouveaux venus : Ashwin Batish, maître sitariste dont le père a joué avec les Beatles, et pour finir - excusez du peu - deux anciens Mothers of Invention ! Don Preston et Jimmy Carl Black. Evan Johns devait aussi être de la partie mais a déclaré forfait au dernier moment. Deux cassettes (“volume 1 - Main Stage” et “volume 2 - various combinations”) témoignent d'une partie des différents shows étalés sur trois jours. Baptisé “Free Muse Sinposium”, le projet sonne exactement comme on pouvait s'y attendre : du Free-improv-country-and- western-ragga-folk-jazz en toute simplicité, dans l'ordre et dans le désordre, maîtrisé jusqu'au bout des ongles et sans aucune répétition ! Notons que c'est la toute première rencontre avec Jimmy Carl Black et que bientôt naîtra leur fameux duo : le Jack and Jim Show. Un extrait du concert principal apparaît d'ailleurs dans leur premier album Locked in a Dutch Coffee Shop (“Neon meate dream of an octafish”).

EG