mardi 29 septembre 2009

WE'LL BE TOGETHER AGAIN (2003)

WE’LL BE TOGETHER AGAIN (The Jack & Jim Show + Pat Thomas)
House of Chadula #2003G
Recorded live during the summer 2003 tour of Scandanavia
WE’LL BE :
One More Road To Cross (DMX arr EC) / I Support The Troop and I Want My Money Back (EC) / The Girl From Al-Quaeda (Jobim/Getzt/EC/Molly Chadbourne/Paul Lovens) / Iron Man (E.Dolphy) / Willie The Pimp (F. Zappa) / Orange Claw Hammer (D. Van Vliet) / Graveyard (trad.) / Buggy Boogie Woogie (D. Van Vliet) / Concentration Moon (F.Zappa) / Mom and Dad (F.Zappa) / I’m a King Bee (S.Harpo)
TOGETHER AGAIN :
Time remembered (B.Evans) / Iron Man (E.Dolphy) / Vincenza Train (EC) / Night of the Living Dead (Black Uhuru) / Jungle Cookies (EC/Pat Thomas) / North Carolina (Petey Pablo) / The Blimp (D. Van Vliet) / Too Late for Drag Racing (JCB) / Medley : Dropped Another Needle/Fresh Garbage/Snowdrop / Foxy Lady (J.Hendrix) / One Rainy Wish (J.Hendrix) / Red House (J.Hendrix) / Margaritaville (J.Buffet) / We’ll Be Together Again (Laine/Fischer).
EC : guitar, banjo, vocal
JCB : drums, vocal
Pat Thomas : keyboards and electronics

Retour très attendu du trio après le succès de leur première collaboration (l’excellent Jimi II). L’imprévisible Pat Thomas, alias Black Paddy, s’accorde décidément à merveille à l’univers décalé de Chadbourne (voir également le projet Hellington Country). Tel un catalyseur d’énergie nouvelle, il entraîne non seulement le duo originel vers d’autres territoires mais opère une métamorphose musicale salutaire pour nos deux vieux briscards passablement fatigués (cf. le décevant 2001 : A Spaced Odyssey) qui retrouvent ici la fraîcheur et la jubilation de leurs débuts (les très excitants One More Road to Cross et Concentration Moon). Un agent perturbateur qui injecte du sang neuf et fait monter la pression, poussant ses acolytes dans leurs derniers retranchements, hors de leurs réflexes parfois un peu trop conditionnés. Pat Thomas jouit d’une imagination incroyablement fertile, digne d’un Steve Beresford, qui ne saurait le réduire au rôle de simple accompagnateur, au point qu’il en devient souvent le pivot du groupe. Tel un sorcier des sons, bidouilleur inventif hyperactif, usant de tous types de claviers ou boîtiers électroniques, il donne une dimension envoûtante et onirique au projet (bon exemple avec Mom and Dad ou I’m a King Bee) passant en toute liberté du piano enchanteur de Time Remembered (reprise de Bill Evans) aux triturations sonores ou incursions bruitistes toujours bien venues (North Carolina) ou au plaquage de surprenants fragments de boucles rythmiques (Foxy Lady) créant au final des architectures aux proportions étranges (I support the Troop, ou l’envoûtant Vincenza train, peut être le morceau le plus dingue de l’album, avec un solo de guitare incroyable et une étonnante fin en queue de poisson). Il apporte aussi une base rythmique supplémentaire qui libère Jimmy Carl Black et démultiplie la puissance et l’efficacité habituelle du duo. Ainsi, dans l’impressionnant Iron Man et son mur du son à la Cecil Taylor, ils déploient toute leur énergie dans une urgence incandescente.
La musique évolue dans des sphères plus complexes que celle du Jack and Jim Show, y compris dans les morceaux phares du répertoire (versions transformées de Willie the Pimp, The Blimp, le medley Dropped Another Needle /Fresh Garbage/Snowdrop, ou encore Mom and Dad, avec son solo de guitare mutante).
L’ensemble est un montage de morceaux live aux coupes brutales, ponctués d’interludes extraits de fragments d’ambiances et de dialogues enregistrés en tournée (un clin d’œil au Playground Psychotics de Zappa ?). Tout simplement un des meilleurs Chadbourne !

EG

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