samedi 19 septembre 2009

SATIE (1997)

SATIE
House of Chadula #1997D

Le Chant Guerrier du Roi des Haricots / Ce que dit la Petite Princesse des Tulipes / Gnossiennes / Marche du Grand Escalier / Etre Jaloux de son Camarade qui a une Grosse Tête / Gnossiennes / Le Chant Guerrier du Roi des Haricots / Gnossiennes / Lui Manger Sa Tartine / Le Chant Guerrier du Roi des Haricots / Ce que dit la Petite Princesse des Tulipes (Satie).

EC : banjo, guitars, prepared piano, voice - Carrie Shull : oboe - Carrie Biolo : vibraphone - Brian Ritchie : acoustic bass guitar - Bob Jordan : narration and toys - David Henderson : electric tenor saxophone - John Oswald : alto saxophone, needs repair - Tom Shephard : homemade electric bass - Rodrigo : drums

Ce projet inattendu ne surprend qu'à moitié, tant les points communs rassemblent les deux musiciens iconoclastes : refus du conformisme et quête de l'innovation, passage d'un genre à l'autre par des approches fantasques et décalées, goût de la satire et de la provocation exprimé sans violence (Satie : «Avec grand soin tu violeras les règles du vieux rudiment»), art de ne pas se prendre au sérieux, nourri du sentiment de l'absurde. Autant d'ingrédients resservis de manière très personnelle sans conformation aux partitions originelles mais sans trahir l'esprit du compositeur. Du Satie comme vous ne l'avez jamais entendu, mené par un banjo couleur bluegrass et le hautbois souple et gracile de Carrie Shull, formant ensemble la cellule instrumentale de base, imposant son harmonie atypique peu soucieuse de caresser l'oreille ou d'exploiter la joliesse de thèmes rabâchés (Gnossienne). Au contraire l'interprétation laisse la part belle à l'improvisation, le plus souvent retenue et teintée d'humeur sombre pour ne pas dire morose (proche de certaines pièces Insect and Western), car l'œuvre de Satie, malgré sa fantaisie, est pétrie de gravité et souvent austère. Et puisque l'humour permet de lutter contre le désespoir, quelques remue-ménages ou gesticulations excentriques sont plus que bienvenus pour échapper à la pesanteur générale. Au delà de l'impression d'approximation d'une première écoute superficielle, s'impose - comme souvent chez Chadbourne - la cohérence de son approche. Satie aurait adoré détester cet hommage irrévérencieux et par conséquent respectueux !
EG



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