vendredi 5 février 2010

YOUNG AND INNOCENT DAYS (1999)

YOUNG AND INNOCENT DAYS
2001 House of Chadula #1999D
Swamp Room 301135 : double 10" LP on deluxe swirled vinyl - Limited edition of 1000 copies
April 1999

Epistle to Dippy (Donovan) / Martha (Kantner/Slick) / Live and Let Live (Lee) / Get off of My Cloud (Jagger/Richards) / I Can't Dance (Hall) / Den Heyser Bulgar (traditionnel) / Teacher (Anderson) / Young and Innocent Days (Davies) / Hickory Wind (Buchanan/Parsons) / Rejoyce (Slick) / Mom and Dad (Zappa) / Rehearsal for Retirement (Ochs) / Lady Day and John Coltrane (Heron) / Bessie Blues (Coltrane).

EC : vocals, acoustic and electrics guitars, 5-string banjo, Dorothys Helm imitation
Joee Conroy : mandolin, guitar, cello, sitar, violin, cylinder
Gregory Acker : tablas, sopranoand C-melody sax, flutes, driftar longo bongo, PVC
Todd Hildreth : organ, piano, accordian
Andy Rademaker : fretless bass
Steve Good : Bb clarinet, bass clarinet, tenor sax
Dean Zigoris : mellotron, percussion, tape loops
Tristan Conroy : lead vocal (get off my cloud)

Eugene a grandi dans les sixties, bercé par la contre culture d'une révolution euphorique ou la musique fut un des principaux vecteurs et symboles du mouvement contestataire. Il reste un continuateur de l'esprit anticonformiste de cette période créative bouillonnante et transgressive, avide d'expériences interdites et cherchant, souvenons nous en, à ouvrir « les portes de la perception». Revenir à ses premières amours musicales n'est donc pas un simple exercice de régression nostalgique de vieux hippie (dog), mais la poursuite d'une démarche déjà entamée occasionnellement avec Shockabilly et Camper Van Beethoven, qui passe par une relecture enthousiaste des ambiances multicolores d'une époque florissante et alors pleine d'espoirs (innocent days…).
Joey Conroy (membre d'UT GRET, présent également dans Chad-Born Again et Biker Music From Southeast Cambodia) est l'instigateur et l'organisateur de ce projet impeccablement produit dans les conditions d'un studio professionnel, avec la participation de pointures locales de Louisville (Kentucky) et de Greg Acker, lui aussi musicien de UT GRET.
Avec une énergie adolescente augmentée de l'expérience de chacun, le groupe enfile les perles rock, folk, country, psyché ou jazz, à la fois fidèles aux originaux et libres de divagations (« respectful, yes, but also Chadbournified » dixit François Couture) tout en évitant le simple pastiche. A la diversité du répertoire s'ajoute la richesse de l'instrumentation et des effets : guitares acides, effets d'écho, orgue et bandes inversées (superbe « Rejoyce »), mellotron, banjo, tablas, accordéon, sitar, clarinette et flûte, etc… apportent les touches bariolées nécessaires. Les improvisations rendent la musique encore plus excitante (« Martha », finals de « The Teacher», « Get Off my Clouds » ou « Hickory Wind », accélération de « Live and Let Live ») et Chadbourne est en grande forme vocale et généreusement inspiré (solo de « Bessie Blues »). Un des meilleurs titres est la reprise d'un traditionnel bulgare (« Den Heyser Bulgar ») qui certes n'a rien à voir avec l'univers sixties mais s'avère aussi impulsif et nerveux que du David Krakauer (un beau parallèle entre la clarinette et le banjo). Enfin cet album chamarré et festif s'achève en beauté par un clin d'œil à Coltrane (au travers d'un morceau tubesque de Gil Scott Heron), allant vite entraîner le jeune homme vers d'autres territoires plus complexes et plus matures (« …of course I dumped all my '60s music and replaced it with TRANE »).
Mieux vaut se procurer la superbe édition double vinyle richement illustrée (parue sur le label allemand Swamp Room, au côté de Psychad et de l'édition picture disc de Psychadelidoowop) et commentée de souvenirs et anecdotes marquantes.
EG








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